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La grotte Chauvet ou Chauvet-Pont-d'Arc est une Grotte ornée Paléolithique. Le site comporte de très nombreuses représentations d'animaux (peintures, gravures). De nombreuses datations au carbone 14 ont donné des résultats proches de 31 000 ans BP. Les oeuvres de la Grotte Chauvet dateraient donc de l'Aurignacien selon l'archéologue Jean Clottes et compteraient parmi les plus anciennes au monde. La diversité et la maîtrise des techniques dont elles témoignent ont profondément remis en cause l'idée d'un art préhistorique évoluant très lentement.
Géographie et historique
La grotte est située en
France dans le département de l'Ardèche et la Région
Rhône-Alpes, sur la commune de
Vallon-Pont-d'Arc, dans la "Combe d'Arc" (qui constitue l'ancien méandre de la rivière Ardèche, avant l'érosion du
Pont d'Arc).
La grotte de la Combe d'Arc dite grotte Chauvet a été découverte le 18 décembre 1994 par Jean-Marie Chauvet, Éliette Brunel et Christian Hillaire.
Particularités
Avec
Lascaux (
1940),
Cosquer (
1991) et
Cussac (
2000), la Grotte Chauvet est une des grottes majeures découvertes en France par les qualités esthétiques de ses oeuvres.
Elle présente également un très grand intérêt scientifique, tant d'un point de vue archéologique que de celui de l'art pariétal. Elle est l'une des plus anciennes grottes ornées au monde et date de l'Aurignacien (environ -31 000 ans BP). Les découvreurs et l'équipe qui, depuis la découverte, y mène les recherches sous la direction de J. Clottes, ont pris toutes les précautions indispensables pour préserver non seulement les parois mais aussi les traces d'activité humaine sur le sol.
La grotte est d'autant plus remarquable qu'elle a été occupée par les hommes à deux périodes très anciennes, l’Aurignacien et le Gravettien, selon le préhistorien J. Clottes. Les oeuvres pariétales auraient été réalisées au cours de la première seulement.
Les datations au Carbone 14 ont été mises en doute en 2003 par les archéologues Chritian Züchner, Paul Pettitt, Paul Bahn et d'autres qui estiment ces peintures plus récentes sur la base de critères stylistiques. La Grotte Chauvet a toutefois bénéficié d'un grand nombre de datations directes, aujourd'hui acceptées par la majorité des préhistoriens. Des recherches menées sur le style évoquent aussi le cas de quelques gravures probablement gravettiennes recouvrant certaines peintures noires aurignaciennes et attestant ainsi de leur plus grande ancienneté (cf. E. Guy).
Ces peintures témoignent de la maîtrise de techniques très diversifiées (préparation des parois, gravures, tracés digités, mains positives, peintures, estompes, etc.). Les thèmes abordés sont essentiellement animaliers, comme c'est généralement le cas dans l'art paléolithique. Toutefois, les animaux dits dangereux sont ici exceptionnellement fréquents (lions, rhinocéros, mammouths) au détriment des animaux plus classiques tels que cheval et bison. Une figuration hybride, mi-humaine, mi-animale, a également été signalée.
Une exposition sur la Grotte Chauvet est présentée au village de Vallon-Pont-d’Arc.
Divers
Afin d'éviter les erreurs de
Lascaux qui ont fragilisé les peintures, la Grotte Chauvet ne sera jamais ouverte au public. Seuls les scientifiques, les préhistoriens ou quelques rares personnalités peuvent y pénétrer. L'entrée de la grotte est protégée par une lourde porte blindée reliée à un système d'alarme perfectionné.
La propriété de la grotte a donné lieu à une longue bataille judiciaire. En effet, les propriétaires des terrains environnants et de l'entrée de la grotte (dont le maire de Vallon-Pont-d'Arc lui-même !) souhaitaient être indemnisés à juste valeur. En effet, l'État leur avait accordé une indemnité ridicule : la valeur d'un terrain non constructible, soit environ 25 centimes de franc le mètre carré. L'affaire s'est terminée en 2001, lorsque finalement, le Conseil d'État a décidé d'indemniser les propriétaires à la hauteur des richesses inestimables de la grotte. Un procès en appel, à Toulouse, a débouché sur une décision plus favorable aux propriétaires (1777 fois plus que les 25 centimes le m2) mais cette décision a été cassée en Cassation. Un nouveau procès en appel est prévu à Lyon.
Notes et références
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Livres
- sous la direction de Jean Clottes, La Grotte Chauvet - l'art des origines, Éd. du Seuil, (2001), ISBN 2-02-048648-2
- Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel Deschamps, Christian Hillaire, La grotte Chauvet à Vallon-Pont-d'Arc, Éd. du Seuil, ISBN 2020255308
- sous la direction de Jean-Michel Geneste, Recherches pluridisciplinaires dans la grotte Chauvet, Société Préhistorique Française et Karstologia, (2005), ISBN 2-913745-21-0
- Paul Pettitt, « L'ancienneté de la grotte Chauvet n'est pas démontrée », La Recherche, n° 364, mai 2003, p. 21.
- Emmanuel Guy,"La grotte Chauvet : un art totalement homogène ?", paleoesthetique.com, février 2004.